À Lyon, les universités reçoivent 28,1 M€ pour structurer l’écosystème de santé

POC MEDIA 19 septembre 2022 Arthur Devriendt

Au centre du projet, qui réunit une dizaine de partenaires, dont le CHU des Hospices civils de Lyon, figure la création d’un Institut de recherche transdisciplinaire de la santé. Celui-ci va permettre de « construire la recherche transdisciplinaire qui n’existe pas encore dans l’écosystème lyonnais », mais qui est pourtant nécessaire pour répondre aux défis de la « médecine 5P » (personnalisée, préventive, prédictive, participative et fondée sur les preuves), explique Fabrice Vavre, directeur du Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de Lyon 1.

Un dispositif de sécurisation des thèses Cifre

Concrètement, cet institut va déployer quatre programmes dits « démonstrateurs ». Trois d’entre eux sont axés sur des domaines spécifiques de santé (maladies infectieuses, troubles cérébraux, cancers). Le quatrième, à vocation transversale, s’intéresse quant à lui aux relations entre santé et territoires. Ces programmes n’ont pas seulement pour objectif de répondre à des enjeux de recherche fondamentale, mais ont également vocation à s’ouvrir à la société et aux entreprises pour générer des projets de recherche partenariale. Cela se traduira, notamment, par une ouverture à venir des ateliers à des partenaires privés et par leur prise en compte dans la gouvernance. « On souhaite avoir un comité qui fasse de la place aux acteurs industriels », indique Fabrice Vavre.

Dans le cadre de SHAPE-Med@Lyon, la recherche partenariale doit aussi être renforcée à travers deux nouveaux dispositifs. Le premier, encore en réflexion, concerne les thèses Cifre. Alors que de futurs doctorants identifiés changent de voie durant la phase d’instruction des dossiers par l’ANRT, « l’idée serait de proposer des financements pour couvrir cette période d’attente », expose Fabrice Vavre. La seconde initiative vise à encourager la mobilité entre les secteurs public et privé. Chaque année, le projet financera cinq lauréats qui pourront passer une journée par semaine ailleurs que sur leur poste d’origine, que ce soit au sein d’un service d’hôpital, d’un laboratoire ou d’une start-up.

Un programme d’échanges pour les start-up en santé

Côté innovation, le projet porté par l’UCBL prévoit le lancement, en 2028, des travaux d’une « Health Innovation Factory ». « Un bâtiment où l’on va pouvoir mélanger la recherche publique et privée », souligne

Fabrice Vavre. Construit au cœur de la faculté de médecine, il accueillera des espaces de coworking et d’apprentissage innovant, des start-up et des plateformes.

On souhaite avoir un comité qui fasse de la place aux acteurs industriels

FABRICE VAVRE

Enfin, le volet innovation sera également couvert à travers un partenariat établi avec le Pôle d’innovation en santé de l’Université d’Ottawa (Canada), décrit comme « précurseur en la matière ». Dans ce cadre, un programme d’échanges pour les start-up en santé sera mis en place en collaboration avec la SATT Pulsalys. D’autres actions pour favoriser les partenariats entrepreneuriaux et les projets de labcoms sont également prévues, est-il indiqué.

L’ensemble de ces actions visent à « transformer l’écosystème lyonnais », poursuit Fabrice Vavre. Le projet SHAPE-Med@Lyon s’inscrit en effet dans une stratégie plus globale à dix ans, intitulée « Lyon Health Hub 2030 », et démarre alors qu’une transformation du site académique lyonnais est en cours de réflexion. Aux côtés de l’UCBL, l’Université Lumière Lyon 2 et l’école d’ingénieurs CPE Lyon, partenaires du projet SHAPE-Med@Lyon, se sont engagées en mai dernier dans la création d’une nouvelle université pluridisciplinaire de recherche. Selon le planning prévisionnel de l’opération, l’établissement public expérimental naîtra le 1er janvier 2024. Un premier document opérationnel stratégique doit être publié cet automne

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